samedi 9 juin 2007

REPORTAGE AU COEUR DE L'IRAK

Anne NIVAT, Grand Reporteur



REPORTAGE AU CŒUR DE L’IRAK

Anne NIVAT, Grand Reporteur est à l’antenne

Vous pouvez l’écouter en direct depuis l’Irak sur le blog :
You can listen to Anne NIVAT who is presently in Iraq:
http://bourdinandco.rmc.fr/INTERNATIONAL-5475/

Pendant 15 jours, nous vivrons le quotidien des irakiens entre les explosions, le terrorisme, l’occupation, les enlèvements, l’insécurité permanente. Les irakiens, ceux qui n’ont pas pu quitter leur pays ou qui n’ont pas voulu, se débrouillent pour vivre. Ils sortent moins, ils sont plus souvent sur Internet (certains d’entre eux), ils sont accrochés à leurs téléphones mobiles ou tout simplement s’enferment dans les maisons et passent plus de temps en famille.
Comment vit-on à Bagdad, Kirkouk, Nadjaf, Kerbala, en pays Kurde, chiite ou sunnite? Nous le saurons à partir de lundi. Vous comprenez que ce reportage me tienne à cœur parce que vous savez qu’Anne partage ma vie. Elle est actuellement la seule ou l’une des seules journalistes occidentales à entrer en Irak et à accepter d’aller partager le quotidien des irakiens.
Vous allez me dire « c’est de la folie », c’est ce que pense d’ailleurs le ministère français des affaires étrangères. Je ne suis pas d’accord. D’abord, je lui fais confiance professionnellement. Ensuite, je sais comment elle travaille dans la discrétion absolue. Enfin, il est pour un journaliste inconcevable de penser que des pays deviennent des zones de non-information, même si ces zones sont dangereuses. L’association Reporters sans frontières partage d’ailleurs ce point de vue.
Je vais vous confier quelque chose de plus personnel et vous raconter : ce matin, Anne s’est levée comme moi, à 4h45, elle a pris le RER à 5h20, direction Roissy. Elle s’est envolée à 7h10, pour Vienne en Autriche. En transit pendant une heure, elle a pris un autre avion de la compagnie Austrian Air lines, direction Erbil, au nord de l’Irak, dans le kurdistan irakien.
Anne a un passeport français et un visa pour entrer en Irak. A Erbil, l’un de ses amis, Bilal, vient la chercher à l’aéroport. Bilal est d’origine très modeste, il partage deux pièces avec ses sœurs et sa mère. Et ce soir, Anne couchera chez eux, à même le sol. Demain, un autre de ses amis, Ali, viendra la chercher en voiture. Ali habite Bagdad. Il est monté jusqu’à Erbil avec sa grand-mère et sa femme, pour ne pas éveiller de soupçon. Anne achètera à Erbil, sur un marché, les vêtements que portent toutes les irakiennes. Ainsi, elle pourra passer totalement inaperçue. Ensemble, ils descendront sur Bagdad avec arrêt à Kirkouk.
Si je vous raconte tout ça, c’est pour chasser l’idée selon laquelle les grands reporters descendent dans les plus grands hôtels et ont des vies de rêve. Anne a fait un choix, celui de faire du journalisme à l’ancienne. Elle n’est jamais à l’hôtel, toujours chez l’habitant. Si vous le souhaitez, nous en reparlerons lundi après sa première intervention à 8h10. Bon week-end.
Jean-Jacques Bourdin
http://bourdinandco.rmc.fr/Faire-du-journalisme-a-l-ancienne-01062007-144650-lp-178700.php

Par Anne Nivat (Journaliste) 22H29 07/06/2007
La journaliste Anne Nivat réagit de Bagdad à l'article racontant la nouvelle alerte lancée par l'association Reporters sans frontières (RSF) en raison des risques encourus par les journalistes en Irak et à la vidéo de Patrick Fort, journaliste de l'AFP de retour de Bagdad.

Je suis actuellement à Bagdad en reportage. Je n'ai pas pu voir la vidéo du site car on a énormément de coupures d'électricité et le serveur Internet de là où je suis n'est pas assez puissant pour que je puisse voir des images et écouter du son.

Je suis ici depuis vendredi dernier, pour la troisième fois depuis 2004. Je vis chez des Irakiens, car mon seul but est de partager leur quotidien pour le transmettre à mes lecteurs, auditeurs, etc. Tous les matins, je suis en direct sur RMC pour raconter ce que jai vu. RMC a d'ailleurs reçu un coup de fil du ministère des Affaires étrangères pour leur demander ou j'étais exactement à Bagdad et s'il ne me serait pas possible d'aller à l'ambassade.

Je n'irai pas à l'ambassade car ce serait justement le meilleur moyen de me faire reperer: je suis habillée comme une femme irakienne, je porte le hidjab, évidemment, et je ne peux pas parler dans la rue, ni prendre le risque qu'on m'entende parler une langue etrangère. Je ne dois en aucun cas attirer l'attention. Evidemment, c'est assez frustrant de travailler ainsi, mais il faut, car il en va de ma sécurité ainsi que de celle de mes amis irakiens.
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ai enfin reussi a me connecter, il est 7h moins dix du soir a bagdad donc deux heures de moins a paris. je suis arrivee en irak il y a deja 9 jours par la voie aerienne car un vol regulier de austrian airlines va de vienne a erbil, au kurdistan irakien 3 fois par semaine (ce qui montre bien qu il y a du bon business a faire, l'avion etait plein!) puis tout le reste en voiture: je suis d abord reste chez des amis kurdes a erbil, puis des amis turcomans a kirkouk, au centre d'une grande bataille qui a deja commencee mais qui va amplifier et, a mon avis, mal tourner, a propos du petrole mais aussi et surtout a propos de son statut. puis je suis partie pour bagdad, malgre la destruction d'un pont qu'il a fallu contourner, et je suis dans la capitale irakienne depuis. hier j etais a l'inauguration dans le quartier de mansour d'une exposition des jeunes artistes a l'union des artistes plastiques, j'ai pu filmer et montrerai ce film a rue89 en rentrant sans doute, auj je n'ai pas vraiment pu bouger car nous sommes vendredi et le coiuvre feu est diurne en oplus de nocturne, de 11 a 15 heures, a cause de la priere du vendredi. mais je vais sans doute aller manger dans une pizzeria ce soir avec toute lqa famille qui m'accueille... anne nivat

a 8h10 a peu pres heure de paris tous les jours depuis une semaine et je serai encore au rendez-vous cette semaine, insh allah! je pqarle entre 4 et 7 minutes ce qui est beaucoup, j'essaie d'en dire le plus possible de la facon la plus nuancee et detaillee afin que, justement, les auditeurs puissent presque me suivre. des que je rentre, j'ecrirai aussi des papiers car je suis a l'origine jte de presse ecrite (ancienne corr. de libe a moscou). pour la personen qui demandait quelle langue je parle a bagdad, eh bien je ne suis pas encore suffisamment bonne a l'arabe oral meme si j'apprends l'arabe mais je parle avec` des gens qui parlent une des langues que je connais/ francais, anglais, allemand, russe. essentielleemnt je trouve des gens qui parlent anglais. anne nivat


Anne Nivat, auteur de "Islamistes, comment ils nous voient", Fayard, 2006 et "Chienne de guerre", Fayard, 2000.

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